L’Alliance québécoise du loisir public (AQLP) est une association de services qui regroupe l’Association québécoise des arénas et des installations récréatives et sportives (AQAIRS), l’Association québécoise du loisir municipal (AQLM) et l’Association des responsables aquatiques du Québec (ARAQ). C’est en 2008 que ces trois associations ont décidé de se doter de ressources et de services communs afin de mieux servir leurs membres.
L’idée était dans l’air depuis quelque temps à l’AQLM, car un certain nombre de ses membres étaient aussi membres de l’AQAIRS ou de l’ARAQ, ce qui pouvait engendrer un dédoublement de services. Et il y avait une communauté d’intérêts pour les trois associations, le principal étant l’intervention au niveau municipal.
Denis Servais, président de l’AQLM, proposa un projet de mise en commun de services à Gaston Boisvert, président de l’AQAIRS, et à Normand Angers, président de l’ARAQ, ce qui ouvrait la voie à de sérieuses discussions. Mario Chamberland, directeur général de Sport-Loisir Montérégie, contribua grandement à rapprocher les parties pour qu’elles en arrivent à une entente. Pierre Morin, consultant en loisir, qui avait déjà oeuvré à la fin des années 1990 à la fusion de l’Association québécoise des directeurs et des directrices du loisir municipal (AQDLM) et du Regroupement québécois du loisir municipal (RQLM), fusion qui avait donné naissance à l’AQLM, joua aussi un rôle important dans les négociations.
Car chaque association avait ses particularités distinctives et tenait à son autonomie. De plus, les services variaient en qualité et en professionnalisme, et les représentants de chacune n’étaient pas unanimes sur les services à regrouper. Le processus a été relativement long, s’étirant sur près d’un an : il fallait déterminer les valeurs communes, faire des analyses stratégiques, élaborer des règlements généraux et préparer un premier plan d’action, assorti d’un budget initial. Tout s’est déroulé dans le respect de l’autonomie de chaque organisation et les trois conseils d’administration furent associés étroitement à la démarche. En définitive, deux questions majeures se posaient : quelle contribution l’AQLP apporterait-elle à leur fonctionnement et à leur développement, et quel allait être le type de regroupement?
Un regroupement de partenaires
On s’est rapidement entendu pour écarter toute fusion. Il n’était pas non plus question de « fédération » au sens où on l’entend généralement dans le milieu du sport et du loisir. Non, le modèle devait s’apparenter davantage à la « coopérative de services », mais, juridiquement parlant, on ne pouvait satisfaire aux conditions de création d’une coopérative. On a donc choisi le modèle corporatif courant d’OSBL, tout en convenant que le nouvel organisme serait davantage un regroupement de « partenaires » qu’une association ouverte à une pluralité de membres. Les services, dans un premier temps, se situeraient surtout au niveau purement administratif (gestion comptable, registre des membres, procédure d’inscription aux activités), mais il n’était pas du tout exclu que l’on en vienne à partager des services d’animation.
Les débuts
L’AQLP a été enregistrée le 6 octobre 2008 à titre de « personne morale sans but lucratif », assujettie à la troisième partie de la Loi sur les compagnies. Le premier président en a été Gaston Boisvert, représentant de l’AQAIRS, qui a su insuffler au conseil d’administration un dynamisme certain et implanter un esprit d’étroite collaboration en toute rigueur.
Composé de deux représentants de chacune des trois associations et d’une personne cooptée, le conseil d’administration procéda à l’embauche d’un directeur général, Luc Toupin, dont le mandat serait, outre les responsabilités administratives d’usage, de « voir au développement de chacun des organismes en assurant la gestion efficiente des ressources et en participant au soutien de la vie démocratique ». M. Toupin entra en fonction le 16 février 2009.
L’AQLP établit son siège social au Stade olympique, où elle pourrait bénéficier des services du Regroupement Loisir et Sport du Québec et mettre à profit une proximité avec de nombreux organismes nationaux de sport et de loisir. Par ailleurs, le conseil mit sur pied une « commission des services aux membres » pour examiner les possibilités de développement et d’intégration de services.
Un an après sa création, l’AQLP lançait un bulletin, l’AQLP-Express, grâce à la collaboration de l’Observatoire québécois du loisir. Le premier numéro parut le 18 novembre 2009. Les membres des trois associations partenaires allaient ainsi recevoir par courriel chaque semaine, sauf durant l’été, ce bulletin électronique rempli d’informations sur le loisir public partout au Québec.
Un service de formation intégré
Entre-temps, le conseil d’administration avait décidé d’ouvrir les activités de formation de chaque partenaire aux membres des deux autres pour 2009-2010, mais il résolut d’aller plus loin pour 2010-2011 en regroupant les trois programmes de formation. Il n’y aurait désormais qu’un seul calendrier. Cette initiative permettait de standardiser les procédures d’inscription et d’assurer une meilleure diffusion des activités de formation. Chaque association aurait à soumettre les besoins de ses propres membres à l’AQLP pour la préparation du calendrier et à s’assurer que ses activités de formation s’y retrouvent.
Le premier calendrier de formation intégré parut en août 2010, offrant toutes les formations des trois partenaires, mais aussi d’autres organismes comme l’Institut québécois de sécurité dans les aires de jeux (IQSAJ) et celles du programme OPTER. L’inscription à toutes les activités de formation se ferait en ligne. La mise en commun des ressources en formation permit aussi à l’AQLP d’offrir aux régions des formations à la carte.
L’AQLP obtint un certificat d’agrément comme organisme formateur selon la Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d’Å“uvre, ce qui permettait aux gens qui s’inscriraient aux activités de formation d’être admissibles à un remboursement de leurs frais de participation.
Le premier bilan annuel de la formation AQLP faisait état de neuf formations ayant attiré 458 personnes, de huit formations à la carte organisées dans diverses régions et de 12 formateurs agréés par Emploi-Québec.
Développement d’un service commercial
C’est aussi en août 2010 que l’AQLP inaugura son site Internet, alors qu’elle s’affairait par ailleurs à consolider la gestion administrative des trois associations partenaires, notamment au moyen d’une nouvelle procédure comptable et d’un nouveau processus de gestion des adhésions. L’AQLP prit également le relais de l’AQAIRS dans le dossier de la promotion de l’efficacité énergétique dans les arénas en offrant les services de deux ingénieurs aptes à conseiller et à accompagner les gestionnaires dans leurs initiatives d’économie d’énergie.
Par ailleurs, l’AQLP entreprit une étude de marketing pour évaluer l’ensemble des produits commerciaux des trois partenaires. Cette étude fut le point de départ du développement d’un véritable service commercial, lequel fut le dossier majeur en 2010-2011. L’AQLP mit au point un formulaire d’adhésion commun pour tous les membres affaires ou commerciaux de chacun des partenaires, et elle leur offrit la possibilité d’adhérer aux trois associations d’un bloc à moindre coût pour bénéficier de davantage de services. Elle conçut également un répertoire de fournisseurs selon un nouveau système de classification et engagea un conseiller aux ventes, chargé de tout l’aspect commercial des activités de chaque partenaire.
Ce service a largement profité aux trois partenaires : augmentation du nombre de membres affaires ou commerciaux, augmentation des ventes de publicité dans leurs périodiques, meilleure gestion des ventes d’espaces aux « salons des exposants » des congrès annuels pour ne mentionner que ces trois retombées.
Croissance
En 2013, l’AQLP a ajouté une corde à son arc en prenant la responsabilité de piloter le projet Espaces, financé par Québec en Forme. Ce projet lui a permis d’accroître ses ressources et a favorisé la promotion et le développement des trois partenaires dans toutes les régions du Québec.
En 2016, l’AQLP a conclu une entente de service avec l’Association des responsables d’espaces verts du Québec (AREVQ). Cette entente prévoyait notamment que le personnel de l’AQLP servirait de permanence à l’AREVQ.
En octobre 2017, s’est tenu le 1er Salon de l’innovation du loisir public, à Drummondville. Il s’agit là d’une autre initiative de l’AQLP.
En juin 2018, l’AQLP totalisait, pour l’ensemble de ses trois partenaires, 3 024 membres de diverses catégories. Ces membres représentaient 423 municipalités et plus de 600 autres types de membres (entreprises, corporations, OBSL, scolaire, etc.)